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TROIS METHODES POUR OBTENIR DES CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES

Technique numéro 1 :

La première technique requiert un embryon créé pour une fécondation in vitro . Quelques cellules sont prélevées à un stade très précoce (quelques jours), puis mises en culture où elles pourront se multiplier indéfiniment. On parle alors de cellules ES (par anglicisme, pour embryonic Stem Cell) . Les cellules en question sont prélevées sur des embryons surnuméraires fournis par des couples ayant procédé à une fécondation in vitro . Mises en culture, les cellules souches embryonnaires tirées d'un embryon surnuméraire sont des clones ex vivo , dotées de la capacité de se différencier pour fabriquer toutes les cellules du corps humain, sans exception. Mais elles ne sont pas des clones in vivo , au sens qu'elles ne sont pas capables, si on les place telles quelles dans un utérus, de produire un bébé.

Technique numéro 2 :

Dans la seconde méthode, on prélève sur des foetus avortés à la huitième semaine les cellules de la lignée germinale (qui donneront ovules ou spermatozoïdes). On parle alors de cellules EG (pour Embryonic Germ cell ). Des travaux récents semblent montrer que les cellules EG n'ont pas toutes les capacités des cellules ES, mais ces résultats restent à confirmer. (Tiré d'un article de O. Blond. paru dans La Recherche.)
Cette méthode consiste à mettre en culture des cellules primordiales germinales de foetus avortés. Ces cellules sont celles qui donneront, chez l'adulte, les ovules ou les spermatozoïdes. Leur statut vis-à-vis de la notion de clone est identique à celui des cellules de la technique n °1, à cela près que l'on se rapproche un peu plus de la notion de clone au sens populaire du terme - un foetus évoquant plus l'idée de personne qu'un embryon. D'autant que le foetus avorté peut avoir un jumeau vrai vivant. Mises en culture, ces cellules semblent avoir les mêmes capacités que les cellules obtenues par la technique n °1.

Technique numéro 3 :

La troisiéme technique est dérivée de celle utilisée par l'Ecossais Ian Wilmut pour cloner la brebis Dolly. Elle consiste à créer un clone de foetus ou même d'adulte, par transfert d'un noyau cellulaire dans un ovocyte énucléé. L'embryon ainsi créé peut lui aussi servir à produire des lignées de cellules souches embryonnaires, cultivées en grand nombre. Leur intérêt, selon les chercheurs impliqués, est de pouvoir être issues des cellules mêmes du malade que l'on veut soigner, ce qui éliminerait le risque de rejet.

Il existe des zones d'ombre. Ainsi les cellules souches embryonnaires de souris sont utilisées pour fabriquer des animaux porteurs de modifications génétiques(3). En pratique, il est possible de réintégrer une cellule souche embryonnaire dont on a manipulé les gènes dans un embryon différent de celui dont elles sont issues, qui sera implanté. On crée ainsi des souris chimères. La manipulation est en principe concevable pour des humains. On pourrait aussi imaginer de transférer le noyau d'une cellule souche embryonnaire obtenue par les techniques 1 et 2 dans un ovocyte, et donc tenter de créer un individu par ce moyen.

Les expérimentateurs objectent que le but de la constitution de lignées de cellules souches embryonnaires humaines n'est pas la reproduction. Ces cellules, plaident-ils, sont cultivées aux fins de recherche, pour tenter de comprendre les mécanismes de la différenciation cellulaire et de la croissance embryonnaire, et dans l'espoir de fabriquer des banques de cellules susceptibles d'être implantées chez des malades pour rénégénérer des organes (coeur, cerveau, moelle osseuse, tissus abîmés par la chimiothérapie, etc.).

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